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bourgs et villages, Arichat, Chéticamp, l’Ardoise, la Grande-Anse, Fausse-Baie, etc., presque exclusivement peuplés d’Acadiens.

Quoique peu nombreux relativement au chiffre général de la population du pays (41.219 en face de 395.000 habitants d’autres origines) ces Acadiens de la Nouvelle-Écosse ne se laissent pourtant pas absorber par l’élément anglais et trouvent même facilement à étendre leurs familles ; et cela par une double raison qu’indique M. Rameau : l’une, qu’ils sont groupés à part, dans de petits cantons, et ne se mêlent pas, au moins par mariage, avec la population d’origine anglaise ; l’autre, que la Nouvelle-Écosse est une des contrées de l’Amérique du Nord où la population anglaise se développe le moins rapidement ; son accroissement ne dépasse guère, même avec le renfort de l’immigration britannique 2, 10 à 3 p. 100 par an, ce qui représente à peine le croît que les Acadiens obtiennent annuellement par le chiffre des naissances.

L’île du Prince-Édouard (ancienne île Saint-Jean), forme une province séparée de la Confédération canadienne. En 1881, la population tout entière de l’île comptait 109.053 habitants, sur lesquels 10.751 Acadiens. Comme dans l’île du Cap-Breton et dans les îles de la Madelaine, ceux-ci sont surtout pêcheurs, et leurs établissements de Cascumpec, Rustico, Tracadie, Souris, Trois-Rivières, etc., envoient chaque année un nombre toujours croissant de navires dans toutes les pêcheries du golfe.

58.635 âmes dans le Nouveau-Brunswick ; 41.219 dans la Nouvelle-Écosse ; 10.751 dans l’île du Prince-Édouard, tel était donc en 1881, — sans compter les