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colonies que ce peuple a projetées dans le Maine, dans les îles de la Madelaine, dans la Gaspésie, au Labrador, à Terre-Neuve et dans les îles (encore françaises) de Miquelon, de Langlade et de Saint-Pierre, — le contingent des Acadiens dans les provinces maritimes de la Confédération canadienne. Et ces 108.005 individus sont bien tous les descendants authentiques des 350 ou 400 familles qui constituaient, à la paix de 1763, les débris du peuple acadien, car sur tout ce nombre il ne se trouve peut-être pas 500 personnes natives de France. Cette population s’est donc accrue, par sa propre vertu, en se doublant tous les dix-huit ans, de 1785 à 1827, et tous les vingt-deux ans depuis lors.

Tous ces groupes ont gardé pour le pays de leurs ancêtres une sympathie vivace et chaude ; dans ces paroisses éparses, disloquées, entourées d’étrangers, ne communiquant guère entr’elles que par la mer, on parle toujours de la France avec un sentiment d’affection filiale. Notre race et notre langue peuvent avoir à l’étranger de plus brillants représentants ; elles n’en ont pas, en somme, de plus fidèles, de plus tenaces, ni à tout prendre de plus glorieux.


Pour n’oublier aucun des rameaux de la nationalité franco-canadienne, il nous faudrait maintenant parler des colonies canadiennes établies dans le Nord-Ouest américain et notamment dans le Manitoba[1], et de celles

  1. Le Manitoba est divisé en cinq districts électoraux ou comtés : Selkirk, Lisgar, Marquette, Provencher et l’Extension. Les Français l’emportent en nombre sur les autres origines dans le comté de Provencher. Ils forment à peu près un quart de la population totale