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loir entrer dans le fond du débat, on voit que le parti clérical sut toujours manœuvrer, sous l’ancienne monarchie, de façon à avoir le dernier mot dans tous les débats où il fut mêlé.

L’administration du marquis de Beauharnais fut marquée par une expédition heureuse contre les Outagamis de nouveau soulevés et contre leurs alliés les Malhomines ou Folles-Avoines (1728). Les travaux de fortifications commencés sous M. de Vaudreuil furent poursuivis. De nouveaux forts, dont le gouvernement de la métropole consentit à faire les frais, furent élevés sur divers points de l’extrême frontière : le fort Beauséjour, sur l’isthme de Shédiac, aux portes de l’Acadie ; le fort Frédéric (Crown-Point) sur le lac Champlain ; le fort Niagara, sur le lac Ontario, en vue de conserver la domination des lacs contre les Anglais qui venaient de franchir les monts Alléghanys et avaient élevé, sur un territoire où nous avions plus de droits qu’eux, le fort Chouégen ou Oswégo.

Des mesures non moins importantes, mais d’un autre ordre, marquèrent encore cette administration. Il est vrai que l’honneur en revient aux intendants, et notamment à l’intendant Hocquart, plus encore qu’au gouverneur. De grands travaux de défrichement et de viabilité furent entrepris. C’est ainsi qu’à partir de 1734 on put remonter en voiture de Québec à Montréal, ce qui ne s’était pas encore fait. L’industrie de la construction des navires reçut à cette époque quelques encouragements. Le roi offrit une prime de 500 francs par vaisseau de 200 tonneaux et de 150 francs par bateau de 30 à 60 tonneaux, vendus en France ou dans les îles, et il fit établir en outre, à Québec, des