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parcourut, durant un voyage qui ne dura pas moins de douze ans, et au prix de fatigues et de dangers sans nombre, la région du haut Missouri, les Montagnes Rocheuses et tout le pays compris entre ces montagnes et les lacs Winnipeg et Supérieur. Plusieurs forts, élevés au cours de ces explorations, sur le lac Bourbon ou Winnipeg, nous rendirent les maîtres incontestables de tout ce vaste bassin où s’enfoncèrent bientôt les coureurs des bois, pères des vaillants métis qui peuplent aujourd’hui toute cette région.

La guerre de la succession d’Autriche (1741-48) mit fin à la paix dont jouissait l’Amérique depuis 1713 et amena une nouvelle lutte entre la France et l’Angleterre. Les flammes projetées par cette nouvelle conflagration européenne n’allaient pas tarder à allumer sur le continent américain un nouvel embrasement. L’agression partit des Français. La nouvelle de la déclaration de guerre avait été reçue à Louisbourg plusieurs jours avant d’être parvenue à Boston. Plusieurs corsaires furent aussitôt armés, prêts à fondre sur tous les bâtiments anglais ou américains qu’ils rencontreraient. En même temps, un détachement de 8 à 900 hommes fut débarqué à Canceau, au nord de l’Acadie, et, après avoir repris ce poste aux Anglais, marcha contre Annapolis (Port-Royal) qui aurait probablement subi le même sort, si cette marche avait été opérée avec plus de rapidité et sans laisser le temps à la garnison anglaise de recevoir des renforts.

Mais déjà l’alarme était donnée dans toute la Nouvelle-Angleterre. On y avait reçu, presque en même temps que l’annonce de la rupture de la paix, la nou-