Page:Réveillaud - Histoire du Canada et des canadiens français, de la découverte jusqu'à nos jours, 1884.djvu/434

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d’opportunistes, d’intransigeants, etc. Le parti « programmiste », du Canada, ainsi nommé d’un programme qu’il publia avec grand fracas, correspond à ce que nous appelons, dans la vieille France, le parti clérical ou ultramontain ; il place les intérêts du pape et de l’Église romaine au-dessus des intérêts du pays ou refuse de distinguer les uns des autres, ce qui, en fait, revient au même. Ces partis se font équilibre et se tiennent mutuellement en haleine ; les succès électoraux et par suite l’exercice du pouvoir, ont pourtant été presque exclusivement depuis dix à douze ans, du côté des conservateurs, sans qu’on puisse prévoir quand les libéraux prendront, à leur tour, la direction des affaires.


Nous avons conduit à travers ses phases diverses, et en nous efforçant d’être impartial, l’histoire du Canada français jusqu’au seuil du temps présent. En allant plus loin, nous ne ferions plus de l’histoire, mais de la polémique. Nous aurons d’ailleurs occasion d’indiquer dans le chapitre qui va suivre, quelques-uns des évènements importants survenus depuis 1867. Ce que nous avons dit suffit déjà, nous l’espérons, à donner une idée exacte de la merveilleuse vitalité de cette race persistante, que n’a pas découragée la conquête d’abord brutale, et qui au milieu de tous les obstacles conjurés contre elle, de tous les efforts faits pour la détruire, maintient toujours plus serré contre son cœur et toujours plus élevé son drapeau ; qui, après les luttes des armes où elle a déployé la valeur de ses ancêtres, mais où elle a succombé devant des forces trop supérieures, combat encore sur un nouveau ter-