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comme son lieutenant, avec le gouvernement effectif de la colonie.

De retour à Québec (mai 1613) Champlain reprit ses voyages de reconnaissance dans l’intérieur du pays. Vers ce temps, les découvertes de l’Anglais Hudson du côté de la baie qui a, depuis lors, porté son nom, le stimulèrent à rechercher cette grande route maritime ou fluviale vers l’Inde et la Chine, objet des espérances de tous les navigateurs d’alors. Il franchit, sur la foi de rapports imaginaires, le saut Saint-Louis, au-dessus du Mont-Royal (Montréal), dont il remarque et décrit la position avantageuse, remonta l’Outaouais ou rivière des Algonquins jusqu’à l’île des Allumettes, s’aboucha là avec les sauvages, et revint sur ses pas, renonçant, sur les nouveaux rapports qu’il avait reçus, à trouver cette route du nord où il tendait.

En 1615, nouveau voyage. Champlain remonte encore l’Outaouais et le Mataouan, l’un de ses affluents, puis s’aventurant vers l’ouest, par le lac Nipissingue et la « rivière des Français », il parvient jusqu’à la « mer Douce » ou lac Huron, en côtoie les bords dans la direction du sud-est, vient par terre jusqu’au lac Ontario, hiverne avec les Hurons et, l’été suivant, retourne à Québec, où il trouve un accueil d’autant plus enthousiaste que le bruit de sa mort l’y avait précédé.

De retour de cette expédition où il avait fait de si notables découvertes et où il avait pu constater aussi la difficulté d’atteindre le bout du Nouveau-Monde, Champlain se préoccupe de consolider son établissement de Québec. Mais, comme nous l’avons vu, en travers de tous ses projets venaient toujours se mettre les rivalités de vues des personnages de la métropole, —