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Page:Révoil - Les animaux historiques.djvu/105

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LE CHIEN DE MONTARGIS

champ clos fut marqué dans l’île Notre-Dame, qui n’était alors qu’un terrain vide et inhabitable. Le roi et toute sa cour s’y rendirent. Les juges du camp prirent place, et les deux adversaires furent mis en présence.

Macaire était armé d’un gros et pesant bâton, espèce de massue ; le chien avait un tonneau percé pour sa retraite et les relancements. Le signal est donné ; on lâche le chien, qui n’attend pas que son ennemi vienne à lui. Il court, il s’élance, il va, vient, tourne autour de son adversaire, évite ses coups, le menace tantôt d’un côté, tantôt d’un autre, le fatigue et enfin lui saute à la gorge, et s’y attache si bien qu’il le renverse dans le camp et le contraint à crier merci.

Le roi ordonne qu’on le retire des étreintes du chien, ce que firent les gardes du camp ; puis, également sur un ordre du roi, les juges s’approchèrent.

Alors fut amené le chevalier Macaire, qui confessa devant eux tous qu’il avait en effet assassiné son compagnon Aubry de Montdidier, sans qu’il y eût personne qui l’eût pu voir que ce chien, duquel il se reconnaissait vaincu…

Après cet aveu, la sentence fut exécutée ; il fut envoyé au gibet, et pendu. Ceci se passa l’an 1371, ainsi que le rapporte Montfaucon, qui a extrait