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Page:Révoil - Les animaux historiques.djvu/119

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LE CHIEN DE LORD BYRON

diatement ses recherches ; mais la force lui manqua, et, succombant à ses émotions, elle tomba dans un long évanouissement. Elle n’en fut tirée que par les aboiements de Ralph, qui était là, bondissant devant elle, et qui semblait demander encore sa pitance. Elle donna l’ordre de lui apporter un morceau de pain qu’elle présenta elle-même à l’intelligent animal, en observant tous ses mouvements. À peine s’en était-il saisi, qu’ainsi qu’il l’avait fait le matin, il partit comme un trait. Frappées de cette singularité, lady Byron et la nourrice s’élancèrent sur ses traces. Cette fois à l’appel de sa maîtresse, le chien suspendit sa course ; il se mit à japper au-devant d’elle d’un air joyeux et en la regardant, comme pour l’inviter à le suivre. Tout à coup la bonne May Gray aperçut un papier attaché à l’une des pointes du collier ; elle le prit et le remit à lady Byron, qui faillit expirer de bonheur en lisant ces mots tracés au crayon de la main de son fils :

« Ma bonne mère, rassurez-vous. Hier, en voulant me rendre à la chute de The Linn of Dee, J’ai été surpris par un épais brouillard. Je voulus néanmoins continuer ma route, mais je ne sais comment cela se fit, je tombai les pieds embarrassés dans les bruyères et je roulai dans un précipice. J’allais sans doute me briser la tête contre les