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Page:Révoil - Les animaux historiques.djvu/125

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LE CHIEN DE LORD BYRON


C’était le jour de la bataille :
Il s’élança sous la mitraille :
Son chien suivit.
Le plomb tous deux vint les atteindre,
Est-ce le maître qu’il faut plaindre ?
Le chien survit.

Morne, vers le brave il se penche,
L’appelle, et, de sa tête blanche,
Le caressant,
Sur le corps de son frère d’armes
Laisse couler ses grosses larmes
Avec son sang.

Des morts voici le char qui roule ;
Le chien, respecté par la foule,
A pris son rang,
L’œil abattu, l’oreille basse,
En tête du convoi qui passe,
Comme un parent.

Au bord de la fosse avec peine,
Blessé de juillet, il se traîne,
Tout en boitant,
Et la gloire y jette son maître,
Sans le nommer, sans le connaître…
Ils étaient tant !