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Page:Révoil - Les animaux historiques.djvu/139

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MOUSTACHE

Ils étaient heureusement en quelque sorte préparés à cet événement, et ils s’étaient munis de tout ce qui était nécessaire pour le restaurer. Bientôt il ouvrit les yeux, et tous les chagrins de cette cruelle journée furent oubliés ; M. et Mme Dérambert, Auguste et Fanny, étaient fous de joie ; c’est à peine si dans les premiers moments ils songèrent à remercier celui qui leur avait rendu leur enfant ; mais après avoir baigné de larmes le visage du petit malheureux ; après l’avoir pressé mille fois contre leur cœur, ils se jetèrent au cou du marchand en le comblant de bénédictions.

Mais Moustache, de quelles caresses ne fut-il pas l’objet ! c’était à qui le choierait, le flatterait, l’embrasserait. L’intelligent animal paraissait prendre part au bonheur général ; il courait d’Auguste à Fanny, de Fanny à Alfred, dont il léchait les petites mains d’un air de contentement inexprimable. On aurait dit qu’il se rappelait le service qu’auparavant les trois enfants lui avaient rendu, et qu’aujourd’hui, il se trouvait heureux d’avoir pu leur témoigner sa reconnaissance en sauvant l’un d’eux.