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Page:Révoil - Les animaux historiques.djvu/141

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LE CHIEN DU BANDJARRA

remarquer par aucune beauté extérieure, mais il serait difficile d’en trouver une qui fût douée de plus de courage, d’instinct, et surtout d’attachement à ses maîtres. Les Indiens racontent, en témoignage de cet éloge, un fait si étrange qu’il faudrait pour le croire une foi bien robuste dans les traditions populaires.

Un Bandjarra du nom de Dabi s’était trouvé un jour dans la nécessité de contracter un emprunt de 1 000 roupies, pour entreprendre un voyage de spéculation ; tous ceux à qui il s’était adressé, se fiant peu à sa parole, lui avaient refusé cette somme.

Dabi avait un chien, nommé Bheirou, qu’il chérissait au delà de toute expression ; après avoir longtemps hésité, il imagina d’offrir son chien pour gage. Ses démarches furent d’abord infructueuses ; mais à la fin il trouva ua riche négociant, nommé Dhyaram, qui accepta cette condition. Dabi promit d’être de retour avant une année : il dit adieu à Bheirou, en lui enjoignant par gestes de rester fidèle pendant ce temps à son nouveau maître. Plus d’une année s’écoule, point de nouvelles de Dabi, le négociant commence à croire qu’il a été pris pour dupe et accuse sa propre crédulité, lorsque pendant une nuit obscure, l’aboiement de Bheirou retentit tout à coup dans la maison.