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Page:Révoil - Les animaux historiques.djvu/41

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LE CHEVAL DE MAZEPPA

encore son ardeur par un coup de fouet. Le cheval part.

C’est dans lord Byron qu’il faut lire la description de cette course effroyable, ou bien encore dans les Orientales de Victor Hugo. Nous tâcherons d’en reproduire quelques traits :

« Ils volent ; les torrents sont moins rapides et moins impétueux.

Ils vont. Dans les vallons comme un orage ils passent,
Comme ces ouragans qui dans les monts s’entassent,
Comme un globe de feu ;
Puis, déjà ne sont plus qu’un point noir dans la brume,
Puis s’effacent dans l’air comme un flocon d’écume
Au vaste Océan bleu.

Ils vont ; l’espace est grand, dans le désert immense ;
Dans l’horizon sans fin, qui toujours recommence,
Ils se plongent tous deux.
Leur course comme un vol les emporte, et grands chênes,
Villes et tours, monts noirs liés en longues chaînes,
Tout chancelle autour d’eux,

» Mazeppa respire à peine ; de tous côtés s’étend une vaste plaine, bornée par une noire forêt ; le ciel est sombre et grisâtre, un vent sourd fait entendre son gémissement : Mazeppa voudrait bien lui répondre par un soupir ; mais ils courent si rapidement que l’infortuné ne peut ni soupirer, ni articuler une prière.

» Les gouttes froides de sa sueur inondent la crinière brillante du cheval, qui redouble de vi-