tesse, et dont les naseaux frémissent de colère et de terreur.
Et si l’infortuné, dont la tête se brise,
Se débat, le cheval, qui devance la brise,
D’un bond plus effrayé,
S’enfonce au désert, aride, infranchissable,
Qui devant eux s’étend, avec ses plis de sable,
Comme un manteau rayé.
» Il essaie de l’apaiser avec sa voix affaiblie ; mais elle le fait tressaillir comme un coup de fouet ; à chacun de ses accents, le cheval bondit comme au son guerrier de la trompette.
» Cependant ses liens sont trempés du sang qui s’écoule de son corps meurtri, et son gosier est dévoré d’une soif brûlante.
» Ils arrivent à l’entrée de la forêt ; çà et là s’élèvent des arbres vieux comme les siècles et dont les troncs inébranlables n’auraient pas fléchi sous le souffle de ces vents furieux qui mugissent dans les déserts de la Sibérie ; mais ils sont peu rapprochés, et de jeunes rejetons croissent épais et touffus entre ces troncs antiques. Ils passent au travers. Oh ! qui dira les horribles souffrances de Mazeppa.
Son œil s’égare, sa chevelure traîne,
Sa tête pend, son sang rougit la jaune arène,
Les buissons épineux ;
Sur ses membres gonflés la corde se replie