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Page:Révoil - Les animaux historiques.djvu/66

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ANIMAUX HISTORIQUES

d’habiles écuyers, il est juste de dire que leur étoile a pâli ensuite devant une gloire nouvelle : M. Baucher, que l’on a proclamé avec raison le premier écuyer du monde.

Au rapport de Pausanias, une cavale nommée Aura reçut les honneurs d’un monument pour avoir remporté seule la victoire, Philotas son maître, étant tombé au commencement de la course.

Nous serions volontiers tentés de ranger les détails qui suivent au rang des fables, s’ils n’étaient attestés par Aulu-Gelle, dans ses Nuits Attiques, et par Gabius Bassus, dans ses commentaires. Ce dernier auteur prétend même avoir vu à Argos le cheval dont il s’agit. Ce cheval s’appelait le cheval Seïen. Ce nom lui serait venu de son premier maître Seïus ; il était, selon la renommée commune, de la race de ces fameux coursiers de Diomède, qu’Alcide, après avoir tué ce roi barbare, avait amenés de l’Argide. L’animal, qui réunissait d’ailleurs au plus haut degré les qualités qu’on prise dans son espèce, était d’une taille extraordinaire et de couleur de pourpre. Il avait la tête haute, le crin jaune et très fourni ; mais par une fatalité attachée à sa possession, il occasionnait infailliblement la mort de son maître, la ruine entière de sa maison, de sa famille et de sa fortune.

Seïus, son premier possesseur, fut condamné