Aller au contenu

Page:Révoil - Les animaux historiques.djvu/68

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
56
ANIMAUX HISTORIQUES

il n’avait souffert aucun cavalier. Dans la suite, il lui érigea une statue devant le temple de Vénus-Génitrix.

On lit encore dans Suétone que, peu de jours avant qu’il ne fût tué au milieu du sénat, César fut informé que les chevaux qu’il avait voués aux dieux, lors du passage du Rubicon, s’abstenaient de toute nourriture, et pleuraient abondamment.

Xiphilin assure que Néron gratifiait ordinairement ses chevaux victorieux, quand ils devenaient âgés, d’une robe de palais, semblable à celles que portaient les personnages les plus considérables de Rome.

Un Athénien, appelé Soclès, avait un cheval qui aimait tellement son maître, qu’ayant été vendu, il ne voulut pas manger dès qu’il fut livré à son possesseur, et qu’il se laissa ainsi mourir de faim.

Lorsque Fernand Cortez alla à Honduras, il laissa un cheval aux habitants de Yucatan. Craignant d’abord que ce chef redouté ne leur redemandât son cheval de guerre, et que celui-ci ne vînt à mourir, ils firent une statue à son image, puis ils finirent par l’adorer lui-même, et prétendirent le nourrir comme un de leurs dieux ; ils ne lui présentaient que de la volaille et du gibier exquis, qu’ils recouvraient de bouquets de fleurs.