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Page:R.-H.-J. Cambresier - Dictionnaire walon-françois, 1787.djvu/18

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AO-AP

Aouſſe Août, ſ. m. (On prononce oût) lorſque ce mot eſt mis avec l’article le il ſignifie la moiſſon, on a tant promis à ce valet pour ſon Août, c’eſt-à-dire pour ſa peine d’avoir moiſſonné.

Apairî apparier, v. a. Mettre enſemble deux choſes qui ſont pareilles, apparier des chevaux, on a brouillé tous ces gants, démêlez-les & les appariez, il ſignifie auſſi mettre enſemble le mâle & la femelle en parlant de certains oiſeaux, apparier des pigeons, des tourterelles.

Apeinſé (s’) s’aviſer, v. rec. S’imaginer quelque choſe, faire réflexion ſur quelque choſe, il s’en eſt aviſé trop tard, il s’aviſa d’un bon expédient.

Apel appeau, ſ. m. Sorte de ſifflet avec lequel on appelle les oiſeaux, on appelle auſſi appeau ou appelant l’oiſeau dont on ſe ſert pour appeller les autres.

Apétihâve appétiſſant, adj.

Aplaki (s’) s’attacher, v. réc. La poix s’attache ſi fort à l’étoffe qu’elle emporte la pièce.

Se coller, v. réc. Se tenir droit contre quelque choſe, comme ſi l’on y étoit attaché, il ſe colla contre le mur.

Aploûr affluer, v. n. Arriver en abondance. Les vivres affluoient dans le camp.

Apontî apprêter, v. a. Préparer.

Apontî (s’) ſe préparer, v. réc. S’apprêter, il ſe prépare pour parler en public.

Apoſté apoſtême, ſ. m. Enflure extérieure avec putréfaction, un abcès eſt un apoſtême ouvert.

Apougnî empoigner, v. a. Serrer avec le poing, cela eſt trop gros, on ne ſauroit l’empoigner.

Aprem ſeulement, adv. Le courrier eſt ſeulement arrivé aujourd’hui.

Aprendiſſe apprenti, apprentie, ſ. Celui ou celle qui fait ſon apprentiſſage. L’apprentie d’une coëffeuſe.

Apret après, entre dans pluſieurs manieres de parler qui demandent d’être expliquées. Il eſt après à bâtir ſa maiſon ou à faire telle choſe, il y travaille actuellement. Être après un emploi, un bénéfice, travailler à l’obtenir. Être après quelqu’un, s’en occuper beaucoup. Se mettre après quelqu’un, le tourmenter. Crier après quelqu’un, le quereller, n’avoir qu’un cri après quelqu’un, l’attendre avec empreſſement, on dit prov. Après lui il faut tirer l’échelle, pour dire, qu’on ne peut pas l’atteindre dans le genre où il excelle.

Apret-diné après-midi, ou après-dînée, ſ. f. L’eſpace du temps qui eſt depuis le dîner juſqu’au ſoir.

Apret-ſopé après-ſoupée, ſ. f. Le temps d’entre le ſouper & le coucher.

Aprette apprêt, ſ. m. Il ne ſe dit guere qu’au pluriel dans ce ſens. Faire de grands apprêts pour le feſtin d’une noce.

Aprieſté (s’) ſe faire prêtre, v. réc.

Aqueri (s’) s’attirer, v. réc. S’attirer de méchantes affaires.

Arâi élargir, v. a. Donner plus d’ouverture, on dit auſſi dans le ſtyle fam. Écarquiller les jambes, les yeux, pour dire, les écarter, les ouvrir.

Arainî aborder & accoſter, v. a. Approcher de quelqu’un pour lui parler. On accoſte le paſſant qu’on rencontre ſur ſa route ; on aborde les gens de connoiſſance.

Aregî ſignalé, adj. important, remarquable, un ſignalé frippon, il m’a rendu un ſervice ſignalé.

Areni rouiller, v. a. Faire venir de la rouille. L’oiſiveté rouille l’eſprit, il eſt auſſi, réc. Le fer ſe rouille aiſément.

Areniheurre, rouille, ſ. f. Eſpece de craſſe rougeâtre qui ſe forme ſur la partie du fer la plus expoſée à l’air, la rouille mange le fer.