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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

ce nombre le poids absolu, qui est 11, on trouvera 2,3454 pour la vraie pesanteur spécifique du corps ; en ne faisant aucune correction, on auroit trouvé 2,3404.

On voit, par ces détails, que l’instrument dont il s’agit, quoique peut-être moins susceptible de précision que la balance hydrostatique ordinaire, l’emporte sur elle par l’avantage qu’il a de se prêter à des usages plus variés, d’être moins dispendieux et d’un transport plus facile.

68. Les mouvemens à l’aide desquels les poissons s’élèvent et descendent alternativement dans l’eau, sont dus à la faculté qu’ont ces animaux de faire varier à leur gré la pesanteur spécifique de leur corps : c’est à quoi ils parviennent, au moyen d’une vessie communément double, à laquelle on a donné le nom de vessie natatoire, et qui est placée, pour l’ordinaire, au-dessus des viscères abdominaux. Un petit canal pneumatique, qui établit la communication entre l’arrière bouche et la vessie, sert au poisson pour introduire dans cette espèce de sac un fluide aériforme, qui varie, par sa nature, suivant les différentes espèces de poissons[1]. La vessie, dilatée par cet air, détermine, relativement à l’animal lui-même, une augmentation de volume qui le rend respectivement plus léger que l’eau, en sorte qu’il s’élève dans ce liquide, sans

  1. On peut lire dans le discours sur la nature des poissons, par Lacépède, les détails intéressans dans lesquels ce célèbre naturaliste est entré sur tout ce qui concerne la vessie natatoire de ces animaux. Hist. nat. des poissons, édit. in-12 t. i, p. cxlvij et suiv.