Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 1.djvu/161

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
110
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

plément de celle qu’exige son nouvel état. Par une raison semblable, la capacité de chaleur d’un corps qui a passé de l’état de vapeurs à celui de liquide, ou de ce dernier à l’état de solide, se trouve diminuée. Mais nous ne connoissons jusqu’ici aucune observation qui fournisse une raison de préférence en faveur de l’une ou de l’autre opinion.

139. Nous sommes maintenant à portée de concevoir les effets du calorimètre : ils consistent, en général, à déterminer la chaleur spécifique d’un corps, d’après la quantité de glace que ce corps échauffé d’un certain nombre de degrés au-dessus de zéro, est capable de fondre par son contact, pendant que sa température descend à zéro. La quantité de glace fondue dans ce cas est exactement proportionnelle à la chaleur perdue par le corps, et par conséquent à celle qu’il faudroit employer pour élever la température de ce corps du même nombre de degrés dont elle s’est abaissée.

Rappelons-nous ici que si l’on mêle un kilogramme d’eau échauffée à 60d, avec un kilogramme de glace, on aura après la fonte de la glace deux kilogrammes d’eau à zéro. Il en résulte que la quantité de chaleur nécessaire pour fondre un kilogramme de glace donne la mesure de celle qui seroit capable d’élever la température d’un kilogramme d’eau, depuis zéro jusqu’à 60d. Donc, si un kilogramme d’une autre substance ne fond qu’un demi-kilogramme de glace, en passant à la température de zéro, nous en concluerons que sa chaleur spécifique est à celle de l’eau comme 0,5 est à l’unité. Si elle n’en fond qu’un