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DE PHYSIQUE.

sensible : par une suite nécessaire, les attractions mutuelles des couches qui vont de la surface à l’axe, partiront d’un plus haut degré de force, dans un tube plus étroit ; elles diminueront plus lentement ; enfin, elles auront à parcourir un moindre nombre de degrés décroissans, entre la surface et l’axe : d’où il résulte que leur effet total sera de même plus considérable.

191. Plusieurs des physiciens qui ont attribué à l’attraction les effets des tubes capillaires, ont cru pouvoir démontrer rigoureusement le rapport inverse entre la hauteur et le diamètre de la colonne, lorsqu’on plonge différens tubes dans un même liquide. Jurin, qui a fait une suite d’expériences intéressantes sur les phénomènes dont il s’agit, attribue la suspension du liquide à l’action de l’anneau de verre situé immédiatement au-dessus de la colonne de liquide. Dautres physiciens pensent que le même effet provient, au contraire, de l’anneau qui termine inférieurement le tube, en supposant que l’orifice de ce tube soit contigu à la surface de l’eau. Or, en combinant la force de l’anneau attirant avec la quantité de liquide qui s’élève dans le tube, on parvenoit à un résultat qui s’accordoit assez bien avec l’observation. Par exemple, dans la seconde hypothèse, les attractions des deux tubes étoient comme les circonférences de ces tubes, ou, ce qui revient au même, comme leurs diamètres ; mais elles étoient en même temps comme les poids des cylindres de liquide, suspendus dans les tubes, c’est-à-dire, comme les carrés des diamètres multipliés par les hauteurs,