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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

assez, puisqu’à l’aide d’une hypothèse plausible dont nous avons parlé plus haut (55), on parviendroit à simplifier encore le tableau, en ramenant les deux attractions à l’unité.

190. Pour revenir maintenant aux phénomènes des tubes capillaires, il n’est pas difficile de concevoir d’abord par le simple raisonnement, comment un liquide s’y élève au-dessus du niveau, quoique dans les tubes d’un plus grand diamètre, il reste sensiblement à la même hauteur que le liquide environnant ; sur quoi il faut observer que l’attraction du tube, qui n’est sensible que près du contact, n’agit que sur la couche presque infiniment mince de liquide qui adhère, sous la forme d’un cylindre creux, à sa surface intérieure. Les molécules de cette première couche agissent ensuite par leur attraction propre sur celles de la seconde, et ainsi de proche en proche, jusqu’aux molécules qui répondent à l’axe de la colonne.

Or, plus le tube est étroit, et plus sa courbure est rentrante ; d’où il suit que les molécules exercent sur le liquide des actions plus rapprochées ; en sorte que si l’on suppose une molécule de ce liquide placée à la même distance d’un point attirant, pris sur les courbures de deux tubes différens, le petit arc dont ce point occupera le milieu dans le tube le plus étroit, s’infléchira davantage vers la même molécule, en agissant sur elle par des attractions plus voisines du contact : d’où l’on voit qu’il pourra y avoir un terme de rétrécissement, où l’attraction du tube devienne capable de tenir le liquide suspendu à une hauteur