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DE PHYSIQUE.

du mercure au-dessous du niveau, dans le cas ordinaire, est l’effet d’une petite couche d’humidité qui s’attache à la surface intérieure du tube, et dont l’interposition suffit pour affoiblir sensiblement la vertu attractive du verre à l’égard du mercure, et pour rendre prépondérante l’affinité mutuelle des molécules de ce métal. Lorsqu’on parvient à supprimer cette humidité, le mercure rentre dans l’analogie des autres liquides. Ceux-ci ont aussi leur cas d’exception, qui est celui où l’on enduit l’intérieur du tube d’une couche de matière grasse, qui, ne permettant pas au liquide de parvenir à une assez grande proximité du verre, et n’ayant, par elle-même, que peu d’action sur le liquide, détruit l’influence du tube, pour troubler l’effet des lois ordinaires de l’hydrostatique.

194. On peut, en poussant à l’extrême le desséchement du mercure et celui du tube qui le renferme, se procurer des baromètres, dans lesquels la colonne de mercure se terminera par une face plane. Laplace et Lavoisier ont construit de ces baromètres, et même ils sont parvenus à rendre concave la surface du mercure ; mais ils ne regardoient pas ces instrumens comme plus parfaits que les baromètres ordinaires, parce que si, d’une part, le desséchement donnoit de l’avantage à la pression de l’atmosphère, en supprimant l’action contraire de la petite vapeur qui se forme ordinairement au-dessus du mercure, d’une autre part, l’excès d’adhérence que ce liquide contractoit avec le verre, ôtoit à la colonne de sa mobilité ; en sorte qu’il falloit secouer le baromètre pour faire disparoître l’effet de cette adhérence ; et ainsi on ne faisoit que substituer une gêne d’une

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Tome i.