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Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 1.djvu/213

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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

nouvelle espèce à celle dont on avoit débarrassé l’instrument.

Nous avons dit (185) que les hauteurs auxquelles s’élèvent différentes liqueurs dans un même tube, ne suivent pas le rapport des densités ; et il est facile d’en concevoir la raison, au moins d’une manière générale, lorsqu’on attribue le phénomène à l’attraction, parce que cette force varie suivant la forme et la disposition des molécules, suivant la figure des pores, et autres circonstances qui peuvent déterminer une plus grande intensité d’attraction, relativement à des liquides d’une moindre pesanteur spécifique.

195. On a cherché à comparer les hauteurs auxquelles s’élevoient différens fluides dans un même tube, avec le diamètre de ce tube. Les résultats donnés sur cet objet, par différens physiciens, varient sensiblement entre eux ; ce qui provient des différentes compositions des verres employés aux expériences ; mais ils ont cela de commun, que les hauteurs des colonnes, au-dessus du niveau, ne sont pas proportionnelles aux densités. Dans les expériences faites par Musschenbroek, avec un tube de verre, composé de plomb et de caillou, ayant une longueur de sept pouces, mesure du Rhin[1], sur un diamètre intérieur de 1/50 de pouce, l’eau monta à 13 lignes ½ au-dessus du niveau, le vin rouge à 8 lignes ½, et l’alkohol à 6 lignes.

Newton cite une expérience faite au moyen de deux lames de verre, situées parallélement, à une distance

  1. Le pied du Rhin vaut à peu près 11 pouce ½ de notre ancienne mesure.