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DE PHYSIQUE.

arriver à l’explication d’une multitude d’effets analogues, qui se passent continuellement sous nos yeux. Tels sont ceux que présentent un tronçon de branche d’arbre plongé dans l’eau par une de ses extrémités, et qui s’imbibe de cette eau ; un morceau de sucre que l’on plonge de même par une pointe dans le café, et qui, en un instant, se trouve humecté jusqu’au haut ; un monceau de sable ou de cendre, dont le pied est dans l’eau, qui y monte peu à peu, et parvient jusqu’à la cime ; la mêche de coton, qui attire de bas en haut l’huile d’une lampe, et ainsi d’une infinité de corps que Musschenbroek appeloit les aimans des fluides, dénomination très-impropre, si ce physicien l’eût prise à la rigueur. Toutes les différentes substances hygrométriques viennent ici se ranger sur une même ligne, qui commence aux tubes capillaires.

198. Les dendrites ou herborisations qui ornent la surface de certaines pierres calcaires ou argileuses, sont dues à une cause semblable. Parmi ces pierres, les unes sont pleines de fissures, dans lesquelles un fluide chargé de molécules ferrugineuses ou autres s’est introduit, et a laissé de petits dépôts métalliques ; et comme les fissures forment des espèces de ramifications, qui, même assez souvent, communiquent à une fissure principale, l’artiste a soin de couper la pierre dans le sens convenable, pour que toutes ces ramifications se développent sur un même plan ; en sorte qu’elles ressemblent à un petit arbre, dont la fissure principale représente le tronc. Il y a d’autres pierres composées de feuillets, entre lesquels un fluide semblable a pénétré, et s’est étendu par veines, en formant des dendrites