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DE PHYSIQUE.

agit sans interruption pour produire l’effet que l’on a en vue. Ainsi, au lieu que, dans la première machine, le piston ne contribue à l’effet principal, que quand il s’abaisse, ici le piston, soit en montant, soit en descendant, agit toujours efficacement. Supposons que celui de la première machine ait une base double de celle du piston de la seconde ; la colonne de vapeur, qui presse sur la base de celui-là, exercera, toutes choses égales d’ailleurs, une pression double de celle qu’éprouve la base de l’autre. Mais dans les deux mouvemens du premier, il y en a un qui n’est que de renvoi ; d’où il suit que si le second piston, qui travaille sans cesse utilement, agit sur un lévier double, il fera en deux temps ce que l’autre ne produit que pendant sa descente.

De là résulte d’abord une épargne sur la matière du cylindre, et ensuite sur celle des pièces qui en dépendent. De plus, on peut diminuer la capacité et l’épaisseur de la chaudière, parce que la vapeur n’a pas besoin de s’y accumuler comme dans l’autre, d’où elle ne sort que par intervalles. Enfin, la surface de l’eau, encore liquide dans la chaudière, y étant moins comprimée par la vapeur qui se forme au-dessus, cette eau se vaporise à son tour par un moindre degré de chaleur, ce qui, joint aux autres causes, procure une grande économie de combustible.

On voit à Paris, dans l’île des Cygnes, une machine construite d’après le principe que nous venons d’exposer, et qui est employée à faire mouvoir des moulins à blé.

Nous n’avons pu qu’ébaucher la description de cette machine, ainsi que des précédentes. Nous passerions