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DE PHYSIQUE.

plus de vîtesse que celle du point de la terre au-dessus duquel elle arrive, devancera ce même point en allant vers l’Est, et il doit résulter de cet excès de vîtesse un vent d’Ouest réel, au lieu que le vent inférieur est une simple apparence, mais qui produit une illusion complète.

281. La chaleur qui augmente le volume de l’air lorsqu’il a la faculté de s’étendre, ajoute à sa force de ressort, lorsque son volume reste fixe, c’est-à-dire, qu’alors il exerce un plus grand effort contre l’obstacle qui le captive. Nous avons, sur cet objet, plusieurs résultats intéressans, obtenus par Amontons, l’un des savans qui ait le mieux connu l’art de mettre la nature en action par l’expérience, et de la faire parler en même temps aux yeux et à l’esprit,

282. Ce physicien célèbre, ayant cherché à mesurer l’augmentation de ressort que l’air éprouvoit entre certaines limites de chaleur, a trouvé que, depuis la température modérée qui règne pendant le printemps ou l’automne, jusqu’au degré de l’eau bouillante, le ressort de l’air, tendu d’abord par la pression moyenne de l’atmosphère, augmente d’environ un tiers ; en sorte que la force nécessaire pour contenir l’air dans le même espace, sans accroissement sensible de volume, est équivalente au poids de 28 pouces de mercure, plus 9 pouces ⅓, ou de 37 pouces ⅓, lorsque l’air a pris la chaleur de l’eau bouillante.

Quelle que fût la masse d’air employée, pourvu qu’on la chargeât du même poids, l’augmentation de ressort avoit toujours lieu dans le même rapport ; d’où résultoit ce principe, que si des masses d’air inégales