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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

sont chargées de poids égaux, leur force de ressort s’accroîtra également par des degrés égaux de chaleur.

L’expérience faisoit voir encore que, si des masses d’air égales étoient chargées de poids inégaux, leur force de ressort s’accroissoit proportionnellement à ces mêmes poids, par une même augmentation de chaleur. Ainsi, une masse d’air qui, étant d’abord chargée d’une pression de 30 pouces, avoit acquis un surcroît de force de ressort égal à 10 pouces, dans le passage d’une température d’environ 14 degrés, à celle de l’eau bouillante, en acquéroit un égal à 20 pouces, lorsque la pression primitive étoit de 60 pouces.

283. Amontons, en appliquant la théorie à ces principes, avoit aperçu le lien qui les unissoit, soit entre eux, soit avec les résultats de Mariotte, sur le rapport entre les degrés de contraction de l’air et les poids dont il est chargé.

Car lorsque, dans les expériences de Mariotte, des masses d’air inégales, que l’on supposoit toujours avoir été prises dans le même état de densité, supportoient des poids égaux, elles se contractoient proportionnellement aux volumes qu’elles avoient d’abord ; d’où il suit qu’après la contraction elles conservoient la même densité ; en sorte que, si le volume de l’une d’elles étoit primitivement de quatre pouces cubes, et qu’il se trouvât réduit à trois pouces, une autre dont le volume répondoit d’abord à huit pouces cubes, n’en occupoit plus que six. Or, lorsqu’on appliquoit à ces mesures également serrées, un même degré de chaleur, le feu n’agissoit pas plus pour écarter les molécules de l’une que celles de l’autre ; et ainsi l’augmentation de la force de ressort,