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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

285. Les résultats d’Amontons, sur l’augmentation de ressort que l’air éprouvoit lorsqu’il étoit échauffé, donnoient en même temps la quantité dont ce fluide se dilatoit, par l’action de la même cause. Cette dilatation étoit aussi d’un tiers, depuis la température moyenne jusqu’à celle de l’eau bouillante ; mais le peu de fixité de la première température jetoit nécessairement de l’incertitude sur la conséquence déduite de l’observation. Plusieurs savans se sont occupés depuis du même objet, en prenant le degré de la glace fondante et celui de l’eau bouillante, pour limites de la température, et la pression moyenne de l’atmosphère, pour celle qui devoit agir uniformément sur l’air ; mais la grande diversité qui se trouve entre leurs résultats, faisoit désirer que ce point de physique fût soumis à un examen plus rigoureux. Gay-Lussac a entrepris de remplir cette tâche, et, par une suite d’expériences faites avec beaucoup de soin et de précision, est parvenu à déterminer non-seulement la dilatation de l’air atmosphérique, entre les deux limites dont nous avons parlé, mais même celle de divers autres gaz solubles et non solubles ; et, ce qui ajoute un nouveau degré de mérite aux résultats qu’il a obtenus, c’est l’uniformité de la loi de dilatation à laquelle il a été conduit[1].

286. Avant d’exposer les résultats dont il s’agit, ce savant discute les différens moyens employés jusqu’alors pour arriver au même but, et il remarque que la cause qui a le plus contribué à les rendre fautifs, a été la

  1. Annales de Chimie, par Guyton, Monge, Berthollet, etc., N°. 128, p. 137 et suiv.