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DE PHYSIQUE.

présence de quelques gouttes d’eau qui étoient restées dans les appareils. Cette eau, en occupant, par sa vaporisation, un volume près de 1 800 fois plus considérable que dans l’état de liquidité, déplaçoit une grande partie de l’air renfermé avec elle dans le même ballon, en sorte que l’on attribuoit à l’air une dilatation beaucoup trop forte, en supposant qu’il remplissoit seul la capacité du ballon où la température étoit parvenue au degré de l’eau bouillante. Gay-Lussac a employé des procédés différens par rapport aux gaz insolubles et a ceux qui sont solubles.

287. Voici d’abord à quoi se réduit sa méthode, relativement aux premiers : on prend un ballon très-sec, dans lequel on introduit le gaz dont on veut déterminer la dilatation ; on fait ensuite chauffer ce ballon jusqu’au terme de l’eau bouillante, et quand la dilatation a produit tout son effet pour faire sortir une partie du gaz, on refroidit celui-ci au degré de la glace fondante, et on laisse entrer en même temps dans le ballon autant d’eau que le permet la présence du gaz qui y reste ; sur quoi il est à remarquer que le gaz, dans ses différens états, doit toujours être ramené à l’équilibre avec la pression constante de l’atmosphère. Cela posé, le volume de l’eau qui s’est introduite dans le ballon, représente la quantité dont l’air qui y reste est susceptible de se dilater, depuis le degré de la glace fondante, jusqu’à celui de l’eau bouillante. On pèse le ballon d’abord dans cet état, puis après l’avoir rempli d’eau, et enfin après l’avoir vidé. La différence entre le poids du ballon vide et celui du ballon plein d’eau, donne la capacité du ballon ; et la différence entre le poids du ballon