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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

commençons à apercevoir les rayons du soleil, lorsque cet astre est encore abaissé de 18 degrés au-dessous de l’horizon. Or, ces mêmes rayons ne parviennent alors à un spectateur auquel se rapporte l’horizon dont il s’agit, qu’après s’être d’abord réfractés en pénétrant l’atmosphère, et avoir été ensuite se réfléchir sur sa concavité, d’où ils sont renvoyés vers le spectateur. Il y a donc une certaine hauteur que l’atmosphère doit avoir, pour que la réflexion qui produit le crépuscule, commence lorsque le soleil est à 18 degrés au-dessous de l’horizon ; et en calculant cette hauteur, Lahire a trouvé qu’elle étoit à peu près de 16 lieues. Mais ce résultat prouve seulement qu’à la distance de 16 lieues l’effet de l’atmosphère, pour réfléchir la lumière, est encore sensible, en sorte que nous sommes seulement certains que l’atmosphère s’étend au moins jusque là sans pouvoir assigner sa dernière limite.

Des Aérostats.

334. Après avoir exposé les connoissances acquises jusqu’ici sur les divers états de l’air, nous ne pouvons nous dispenser de donner quelques détails sur une découverte qui pourra nous en procurer de nouvelles relativement à cet objet, et qui d’ailleurs a des points communs avec la physique. C’est celle des aérostats par laquelle Mongolfier a rendu son nom à jamais célèbre.

L’idée d’un voyage entrepris par l’homme au milieu des airs, promettoit un spectacle si imposant et si propre à exciter l’admiration, que l’on conçoit comment il s’est rencontré plus d’une fois des hommes assez har-