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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

que laissoient encore diverses expériences qui avoient été faites sur cet objet, détermineront, en 1738, l’Académie des Sciences à en entreprendre de nouvelles, sur une ligne de 14 636 toises, située entre Monthléry et Montmartre.

On trouva que le son avoit une vîtesse uniforme, qui lui faisoit parcourir environ 173 toises ou 337 mètres par seconde, en sorte qu’il étoit seulement plus foible à une plus grande distance, mais franchissoit successivement des espaces égaux en temps égaux. La vîtesse paroissoit la même par un temps pluvieux ou serein ; mais la direction et la force du vent pouvoient la faire varier. Si le vent étoit dirigé perpendiculairement à la ligne qui alloit du corps sonore à l’observateur, la vîtesse du son étoit encore la même que dans un temps calme ; mais si la direction du vent concouroit avec la ligne dont il s’agit, alors, suivant qu’elle avoit lieu dans le même sens que le son, ou en sens opposé, il falloit ajouter la vîtesse du vent à celle du son, ou l’en retrancher. Enfin, la force du son n’apportoit aucun changement dans sa vîtesse.

La connoissance de la vîtesse du son, fournit un moyen d’estimer à peu près, par la lumière et le bruit du canon, les distances que l’on a intérêt de connoître à l’instant, comme celle où l’on se trouve à l’égard d’une ville assiégée, d’un vaisseau ou d’un port de mer.

On a essayé aussi de déterminer, à l’aide du calcul, la vîtesse du son. Mais la théorie donnoit pour cette vîtesse une quantité sensiblement plus petite que celle qui résultoit de l’observation, et aucune des hypothèses que l’on avoit imaginées pour rendre raison de