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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

proposé le problème inverse, qui consiste à chercher, d’après les connoissances acquises sur la propagation du son, quelle doit être la petite portion de chaleur rendue sensible par chaque condensation, et l’accroissement d’élasticité qui en est la suite, pour que la formule soit d’accord avec l’observation ; et il a trouvé que les valeurs auxquelles conduisoit le calcul n’avoient rien qui ne fût compatible avec des résultats d’expériences faites en grand ; ce qui promet une solution directe du problème, fondée sur la cause dont nous avons parlé, quand l’observation aura fourni les données nécessaires pour y parvenir.

351. Lorsque le son rencontre un corps qui lui fait obstacle, les molécules d’air qui choquent ce corps, sont réfléchies à la manière des corps élastiques, en faisant leur angle de réflexion égal à l’angle d’incidence, et communiquent ensuite à celles qui sont derrière elles le mouvement qu’elles ont reçu par la réflexion ; d’où il suit que le son se répand de nouveau dans toutes les directions, en retournant de l’obstacle vers l’espace qu’il avoit d’abord traversé. Dans les lieux clos, tels que les appartemens, le son est ainsi renvoyé continuellement d’un mur à l’autre, et lorsque le lieu est voûté, ou que ses parois ont une élasticité sensible, on dit que ce lieu devient sonore, ce qui signifie que le son paroît s’y prolonger, en se succédant à lui-même, dans de si petits intervalles, que l’oreille ne fait pas la distinction de toutes ces impressions qui arrivent à elle coup sur coup.

Mais sil’on se trouve en plein air, à une certaine distance de l’obstacle, il s’écoulera un intervalle de temps sensible entre le son direct et le son réfléchi, et l’on