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DE PHYSIQUE.

nœud un chevron de papier blanc, et un autre de papier coloré à l’endroit de chaque ventre. Au moment où la corde entroit en vibration, on voyoit tomber tous les chevrons colorés, tandis que les blancs restoient à leur place. Cette expérience réussit bien, à l’aide d’une corde de violon, que l’on partage par un chevalet de carton, après l’avoir tendue sur une planche, et que l’on fait vibrer, en passant légèrement l’archet près du chevalet de bois sur lequel repose l’une ou l’autre des extrémités de cette même corde.

359. La première des expériences que nous venons de citer, ou celle qui consiste dans la triple résonnance d’une corde vibrante, nous fournit quelques réflexions sur la formation de notre échelle diatonique, composée des sons ut, re, mi, fa, etc., et qui est connue de tout le monde.

Si l’on désigne toujours par l’unité le premier son ut, la série des 8 sons sera exprimée par celle des nombres :

1, 2/8, 5/4, 4/3, 3/2, 15/9, 15/8, 2.
ur re mi fa sol la si ut ;

c’est-à-dire, que si l’on faisoit vibrer des cordes dont les longueurs fussent propres à donner les nombres de vibrations qui répondent aux termes de la série précédente, on auroit une suite de sons qui représenteroit très sensiblement notre gamme, telle que chacun l’a, pour ainsi dire, dans l’oreille et l’exécute par le chant. Cette gamme est très-ancienne, et en remontant jusqu’aux siècles de la Grèce, où le goût pour les arts étoit si délicat, on trouve que les deux tétracordes, qui formoient l’échelle musicale de ce temps, avoient leurs sons pré-