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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

et au milieu de la même soudivision, l’ondulation forme un ventre, comme dans une corde qui vibre toute entière. Dans l’exemple précédent, la plus grande partie se soudivise en trois, et la plus petite en deux, de sorte que le son ut est rendu à la fois par toutes les soudivisions qui se trouvent ainsi à l’unisson l’une de l’autre. On voit aisément que la plus petite partie ne doit pas se soudiviser, lorsque le son, qui lui est analogue, a lui-même l’unité pour expression ; alors, c’est ce même son que fait entendre la plus petite partie, ainsi que chacune des soudivisions de la plus grande.

Tel est donc le mécanisme d’où dépend la série d’unissons donnée par l’expérience dont il s’agit, que l’obstacle léger qui partage la corde, empêche seulement les vibrations totales, mais laisse subsister une communication, une dépendance mutuelle entre les deux parties, dont les vibrations tendent par-là même à s’accorder parfaitement entre elles, c’est-à-dire, à devenir isochrones. En conséquence, elles sont forcées de se soudiviser, mais elles le font le moins qu’il est possible ; de manière que le nombre des soudivisions est toujours le plus petit, parmi tous ceux qui donneroient pareillement l’isochronisme.

Ainsi, dans l’exemple précédent, si la corde 2 faisoit des vibrations totales, les deux tiers de la corde 3 pourroient bien se mettre à l’unisson avec elle ; mais il resteroit un tiers qui feroit ses vibrations séparément : or, c’est ce tiers qui étant seul propre à déterminer l’isochronisme, donne la loi à tout le reste.

Sauveur rendoit sensible à l’œil la distinction des nœuds et des ventres, en plaçant à l’endroit de chaque