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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

et ainsi l’ensemble équivaudra à quatre tuyaux bouchés par un bout, qui seront tous à l’unisson, et dont chacun rendra le son 4.

Dans les sons plus élevés, le tuyau se partagera successivement en 6, 8, 10 parties égales que l’on pourra comparer à autant de tuyaux bouchés par un bout. Les tuyaux extrêmes seront seuls, et les intermédiaires s’aboucheront deux à deux, pour composer des tuyaux fermés par les deux bouts, et doubles des tuyaux extrêmes. Il y aura donc un nœud à l’endroit de chaque cloison, et un ventre au milieu de la distance entre deux cloisons voisines. Les vibrations qui auront leur origine à un même nœud, se feront de part et d’autre par des mouvemens contraires, mais elles auront lieu dans le même sens des deux côtés d’un même ventre.

Le musicien tentera inutilement de tirer de l’instrument quelqu’autre son, dont le degré ne se trouveroit pas sur l’échelle de cette loi ; ou s’il y parvient, ce ne sera que par un artifice particulier, qui produira le même effet que si la forme de l’instrument étoit changée, comme lorsque celui qui joue du cor de chasse met la main dans le pavillon.

369. Une nouvelle expérience, qui confirme la théorie, consiste à percer dans un tuyau sonore un trou latéral situé à l’endroit d’un nœud : quoiqu’on laisse ce trou ouvert, le son restera le même ; mais si le trou est placé ailleurs, le degré du son montera, parce que l’air n’étant pas en repos dans cet endroit, une partie se répandra au dehors par l’effet des vibrations qui, éprouvant moins d’obstacle que quand le tuyau n’étoit point percé, accéléreront leur mouvement. Ceci peut servir à

faire