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DE PHYSIQUE.

faire concevoir en général le principe auquel se rapporte la construction des flûtes et autres instrumens semblables, dont on tire différens tons, suivant que l’on ferme ou que l’on ouvre de préférence certains trous.

370. Les oscillations que le son excite dans les tuyaux coniques diffèrent, à quelques égards, de celles qui ont lieu dans les tuyaux cylindriques. Ce qu’elles ont surtout de particulier, consiste en ce que les ébranlemens de l’air dont elles dépendent vont toujours en diminuant depuis le sommet ; en sorte que les excursions des différentes couches sont elles-mêmes toujours plus petites, et suivent la raison inverse de la distance au sommet.

Mais cette différence n’altère ni la distance entre les ventres, qui est partout la même, ni la durée des vibrations, qui conservent aussi partout leur isochronisme.

371. Appliquons maintenant cette théorie à la propagation du son. Dans chaque rayon sonore, qui est, comme nous l’avons dit, un cône d’air infiniment mince, tout se passe comme dans un tuyau conique où l’air fait ses vibrations, c’est-à-dire, qu’il y a successivement des nœuds, et des points auxquels répondent les plus grandes excursions.

Comme il y a un ventre à l’origine du cône, et que tous les ventres sont également éloignés, nous pouvons partager, par la pensée, le cône entier en une suite de cônes tronqués, égaux en longueur, dont chacun aura deux ventres à l’endroit de ses bases, et un nœud situé vers le milieu. Bernouilli donne à ces cônes le nom de concamérations.

Tome i.
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