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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

Au moment où le corps sonore sera mis en vibration, tout l’air ne sera point ébranlé à la fois dans chacun des cônes qui ont leurs sommets aux différens points de ce corps ; il ne le sera d’abord que dans la première concamération : quand celui-ci aura fait une oscillation, il commencera à ébranler l’air de la seconde concamération ; et au bout d’une nouvelle vibration, l’air sera ébranlé dans la troisième, et ainsi de suite. On voit par là, pourquoi la propagation du son n’est pas instantanée, mais exige un certain temps qui devient toujours plus considérable, à mesure que la distance elle-même augmente.

Les oscillations qui ont lieu dans les différentes concamérations successives, sont parfaitement isochrones. De plus, toutes les concamérations sont égales en longueur. Donc le son doit parcourir, avec une vîtesse uniforme, la suite de toutes ces concamérations, ce qui étoit encore un des effets à expliquer.

Mais à mesure que les concamérations s’éloignent du sommet, les ébranlemens de l’air qui produisent les petites oscillations partielles dont chaque oscillation totale est composée, vont en diminuant, tandis que l’isochronisme subsiste toujours ; d’où il suit qu’à une plus grande distance l’organe sera plus foiblement ébranlé, et le son moins entendu, en sorte que dans un certain éloignement, il finira par s’éteindre.

Que le son soit fort ou foible, la durée des vibrations et la longueur des concamérations resteront les mêmes, parce que c’est le degré seul du son qui détermine l’une et l’autre, ainsi qu’il est facile de le conclure, de ce que le ton rendu par un tuyau est le même, quelle que