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DE PHYSIQUE.

triques. Dans celle qui est aujourd’hui le plus en usage, l’électricité est produite par le frottement qu’exercent plusieurs coussins sur les deux surfaces d’un plateau de verre, fixé sur un axe auquel une manivelle que l’on fait jouer imprime un mouvement de rotation. Le fluide électrique, à mesure qu’il se dégage, est attiré par des pointes de fer situées horizontalement à une petite distance d’une des faces du plateau, et de là se répand sur la surface d’un cylindre de cuivre, auquel on a donné plus spécialement le nom de conducteur. Ce cylindre est porté par deux colonnes de verre, qui étant d’une nature non conductrice, s’opposent à la dissipation du fluide dont le conducteur est chargé ; et le fluide ne pouvant d’ailleurs s’échapper à travers l’air environnant, qui, par sa nature, refuse aussi de le transmettre, s’accumule jusqu’à un certain degré autour du conducteur ; en sorte que si l’on en approche le doigt ou un corps quelconque qui soit lui-même conducteur, la présence du fluide électrique s’annoncera par une étincelle.

384. On dit d’un corps électrique qu’il est isolé, lorsque le corps qui le soutient s’oppose à la propagation du fluide dont il est chargé.

385. Nous ne devons pas omettre, que les corps conducteurs, lorsqu’ils sont isolés, acquièrent la propriété électrique, par le frottement d’un corps non conducteur. Mais le fluide dont ils se chargent, dans ce cas, est fourni par le frottoir, en sorte que le corps conducteur ne fait autre chose que le recevoir par communication. Lorsque ce corps, n’étant pas isolé, subit de même le frottement d’un corps non conducteur, il se