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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

électriques, c’est-à-dire, électriques par eux-mêmes, et aux corps conducteurs, celui de corps anélectriques, c’est-à-dire, non-électriques, si ce n’est par communication.

382. Au reste, il s’en faut de beaucoup qu’il y ait une ligne nette de séparation entre les deux classes que forment les corps, relativement à la communication du fluide électrique. Outre qu’il n’est aucun corps qui soit, ou parfaitement idio-électrique, ou parfaitement conducteur, il existe entre ceux qui se rapprochent le plus des deux limites, une infinité d’intermédiaires, qui participent plus ou moins de la propriété idio-électrique et de la propriété conductrice. Il y a même telle espèce de corps, dans laquelle le rapport entre l’une et l’autre propriété varie très-sensiblement, suivant les circonstances ; et souvent cette variation est due à un mélange de molécules conductrices, interposées entre celles d’un corps naturellement idio-électrique, ou réciproquement. Ainsi, l’air atmosphérique, qui, en le supposant très-sec, posséderoit, dans un assez haut degré, la propriété idio-électrique, est souvent chargé de vapeurs aqueuses conductrices, qui lui font perdre de cette propriété, à proportion de leur abondance. C’est pour cette raison qu’un air humide est si peu favorable aux expériences électriques, parce qu’en s’emparant du fluide qui se dégage autour de l’appareil, il l’empêche de parvenir à ce degré d’accumulation, d’où dépendent à la fois et son énergie et le succès des expériences.

383. C’est sur les principes que nous venons d’exposer, qu’est fondée la construction de nos machines élec-