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DE PHYSIQUE.

explications dont l’une n’est, pour ainsi dire, que la contr’épreuve de l’autre.

Du pouvoir des Pointes.

415. Le phénomène dont nous allons maintenant nous occuper, et que l’on a appelé le pouvoir des pointes, est, parmi ceux que présente l’électricité, un des plus remarquables, soit en lui-même, soit par les applications utiles qui en ont été faites pour préserver les édifices des explosions de l’électricité naturelle. Nous nous bornerons, pour l’instant, à le décrire et à en donner la théorie.

Rappelons-nous d’abord que quand un corps isolé, qui étoit auparavant à l’état naturel, se trouve en présence d’un second corps chargé d’électricité de l’une ou l’autre espèce, il devient lui-même électrique, et cela de manière que sa partie la plus voisine du second corps est toujours sollicitée par l’électricité contraire à celle de ce corps. Il arrive de même des changemens dans l’état d’un corps conducteur non isolé, qui se trouve dans la sphère d’activité d’un corps électrisé. L’action de celui ci attire dans la partie antérieure du corps non isolé l’espèce d’électricité différente de la sienne, et repousse dans la partie postérieure l’électricité de la même nature. Or, le second corps agit à son tour sur le premier ; il tend à attirer son électricité, et cette action est si forte, dans certaines circonstances, qu’elle enlève l’électricité au premier corps, même à une distance très-sensible : c’est ce qui arrive lorsque l’on présente une pointe déliée de métal à un conducteur chargé d’élec-