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DE PHYSIQUE.

métal, comme dans l’expérience que nous venons de citer, il paroît que leur véritable cause est la force expansive du fluide électrique qui agit pour dilater les corps, et écarter leurs molécules les unes des autres. Si le métal n’est pas oxydable immédiatement, l’action de cette force expansive se borne à disperser ses molécules. L’élévation de température, qui survient dans ce cas, est due vraisemblablement à ce que les parties qui se dilatent davantage, compriment celles qui se dilatent moins ; d’où résulte une espèce de condensation qui occasionne un dégagement de chaleur (148). Bertholet et Charles, ayant fait passer de puissantes décharges électriques à travers un fil de platine, observèrent que ce fil avoit seulement acquis une chaleur qu’ils jugèrent à peu près égale à celle de l’eau bouillante, et qui étoit par conséquent très-inférieure à la chaleur capable d’opérer la fusion du platine. Si le métal est susceptible de s’oxyder facilement ; si c’est, par exemple, un fil de fer ou de cuivre, l’écartement des molécules, en diminuant leur affinité réciproque, les dispose à s’unir avec l’oxygène de l’air environnant, et c’est alors l’oxydation elle-même qui produit le haut degré de chaleur auquel le métal se trouve exposé[1].

438. Parmi les différens résultats que l’on obtient, à l’aide d’une violente explosion électrique, il en est un qui a fourni aux partisans de la doctrine de Francklin, une objection spécieuse contre l’hypothèse des deux

  1. Statique Chimique, t I, p. 209 et 263.