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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

fluides ; voici en quoi il consiste. Soient amb, cnd (fig 45, Pl. VII) deux conducteurs métalliques, dont l’un, tel que amb, communique avec la surface intérieure d’une batterie, et l’autre cnd avec sa surface extérieure. Supposons que l’on place entre ces deux conducteurs une carte dont GH représente la projection verticale, de manière que le conducteur amb touche cette carte en dessous, et que le conducteur cnd la touche en dessus. Si l’on électrise la batterie à l’ordinaire, il y aura un terme où les deux fluides se trouveront tellement accumulés dans les conducteurs, que leur attraction mutuelle donnera lieu à une décharge spontanée de la batterie. Dans ce cas l’étincelle, en partant de l’extrémité m du conducteur qui est à l’état vitré, glisse sur la surface mt de la carte, où elle forme une traînée de lumière ; au même instant la carte est percée en t, et l’on aperçoit un point lumineux à l’extrémité n du conducteur cnd. Cette expérience s’accorde très bien avec la supposition d’un seul fluide qui, après s’être accumulé sur la surface intérieure de la batterie, l’abandonne au moment de l’explosion, et se précipitant sur le conducteur cnd, va remplacer le fluide dont la surface extérieure s’étoit dépouillée.

On a cité encore en faveur de la même opinion, la diversité des aspects sous lesquels se présente la lumière que l’on aperçoit à l’extrémité d’un corps aigu, situé en présence d’un conducteur électrisé. Lorsque l’aigrette avoit lieu, le fluide électrique sortoit du corps aigu pour se rendre au conducteur qui étoit dans l’état négatif ; et lorsqu’au contraire on ne voyoit qu’un point lumineux, le fluide s’échappoit du conducteur

électrisé