Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 1.djvu/455

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
404
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

frappant avec une peau de lièvre ou de quelque autre animal à poil ; ensuite on applique le disque métallique sur la résine, et l’on pose un doigt sur le même disque pendant un petit instant. Cela fait, on retire d’abord le doigt, puis on enlève le disque au moyen du cylindre de verre mn, destiné à le maintenir isolé. Si l’on présente alors le doigt ou un excitateur au disque, on voit paroître une étincelle entre l’un et l’autre. En replaçant le disque sur la résine, sans être obligé d’électriser de nouveau celle-ci, et en répétant du reste le même procédé, on obtiendra de nouvelles étincelles dont la force ne paroîtra pas diminuer sensiblement ; et si on se sert du crochet d’une bouteille de Leyde pour les produire, on parviendra, en peu de temps, à la charger.

Pour expliquer ces effets, remarquons qu’au moment où l’on place le disque métallique sur le plateau st que l’on a électrisé, le fluide résineux de ce plateau attire à lui le fluide vitré du disque métallique, lequel ne pouvant passer dans la résine dont la nature est idio-électrique, reste sur la surface inférieure du disque. Le fluide résineux de celui-ci se trouve repoussé en même temps vers la surface supérieure. Or, le disque n’ayant ici que sa quantité naturelle de fluide électrique, qui seulement est décomposée, son fluide résineux agit, par cela seul, plus fortement sur le doigt en contact avec ce même disque, que le fluide vitré qui est à une plus grande distance (407). Mais cette action est encore aidée par celle du fluide de même nom qui appartient à la résine, et ainsi le fluide vitré, qui fait partie du fluide naturel renfermé dans le doigt, sera