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DE PHYSIQUE.

attiré par le disque métallique, et s’unira avec le fluide résineux répandu sur la surface supérieure. Donc si, après avoir rétiré le doigt, on enlève le disque métallique, celui-ci se trouvera à l’état d’électricité vitrée ; après quoi il est facile de concevoir tout le reste.

Ordinairement le gâteau de matière résineuse a pour support un autre disque métallique, sur lequel on a fait couler cette matière au moment où elle étoit en fusion. Le fluide qui occupe la surface supérieure du gâteau, agit aussi à travers l’épaisseur de celui-ci, sur le disque qui adhère à sa surface inférieure. Mais nous nous dispensons ici d’avoir égard à cette action, qui d’ailleurs est foible, pour ne considérer que la première, qui seule est dirigée vers l’effet que l’on se propose d’obtenir.

440. L’invention du second instrument, que l’on nomme condensateur, est due au célèbre Volta. Son usage est de rendre sensibles de très-petites quantités d’électricité fournies par des corps environnans, en les déterminant à s’accumuler sur la surface qu’il présente à leur action. Cet instrument ne diffère de l’électrophore, qu’en ce que le plateau de résine s’y trouve remplacé par un corps du genre de ceux qui n’isolent qu’imparfaitement, et qui tiennent comme le milieu entre les corps conducteurs et les corps idio-électriques : tel est, par exemple, le marbre blanc. Concevons que le disque étant placé sur un plateau de cette substance, reçoive, par communication, un foible degré d’électricité, que nous supposerons être résineuse. Le fluide de cette électricité décomposera un peu le fluide naturel du marbre blanc, en repoussant vers le bas le fluide résineux, et