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Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 1.djvu/465

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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

coup occupé de cet effet singulier, en trouve l’explication dans un rétablissement d’équilibre, auquel il a donné le nom de choc en retour[1], et que nous allons faire connoître, en ramenant à la théorie des deux fluides le point de vue sous lequel nous le considérerons. Soit ab (fig. 48) le conducteur d’une machine ordinaire, dont on fasse tourner le plateau ; supposons que derrière ce conducteur on en place un second cd, isolé et dans l’état naturel, à une telle distance qu’il ne puisse tirer aucune étincelle du premier ; supposons enfin un troisième conducteur ef, non isolé, situé assez près du second pour que celui-ci étant électrisé, l’autre en tire des étincelles. Des deux fluides qui composent le fluide naturel de cd, celui de l’électricité résineuse restera dans ce corps, en vertu de l’attraction que le fluide vitré de ab exerce sur lui ; l’autre, savoir le fluide de l’électricité vitrée, sera repoussé dans le corps ef, qui le transmettra aux corps environnans, en sorte que le conducteur cd se trouvera électrisé résineusement. Si, dans ce moment, on décharge le conducteur ab, le suivant cd reprendra rapidement son fluide vitré qui lui sera restitué par l’intermède du conducteur ef ; et si l’on suppose, au lieu du conducteur cd, une personne isolée qui présente les mains à la distance convenable des conducteurs ab, ef, la décharge fera naître entre ef et le doigt situé du même côté, une étincelle très-piquante, produite par la rentrée subite du fluide

  1. Principes d’Électricité ; Londres, 1781 p. 69 et suiv.