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DE PHYSIQUE.

trop rapprochés, sans quoi ils se nuiroient entre eux, comme nous avons vu (417) que plusieurs pointes situées à de petites distances respectives, vis-à-vis un conducteur électrisé, s’empêchoient mutuellement de soutirer le fluide électrique. D’une autre part, ils doivent être assez voisins, pour que leurs différentes sphères d’activité ne laissent aucun espace intermédiaire ; et l’on a jugé que le rayon d’une pareille sphère devoit être de 10 mètres, ou environ 30 pieds, et qu’ainsi il suffiroit de mettre une distance de 20 mètres, ou 60 pieds, entre un paratonnerre et l’autre.

On voit, par ce que nous venons de dire, que l’effet du paratonnerre ne se borne pas à soutirer en silence le fluide électrique, quoique ses services ne soient pas même à dédaigner dans ce cas. Mais son moment décisif est celui où tout annonçant une explosion prochaine, il se présente pour la recevoir, et détermine le fluide à prendre la route tracée d’avance, par le physicien, à côté de l’édifice, qui en est quitte pour l’ébranlement causé par le bruit.

448. Parmi les différentes manières dont l’explosion de la foudre peut devenir funeste à ceux qui se trouvent sur un terrain dominé par un orage, il en est une qui paroît d’abord inexplicable. Elle consiste en ce qu’il est possible qu’un homme ou un animal, situé fort loin de l’endroit où la foudre éclate, soit néanmoins exposé à être dangereusement blessé, ou à perdre la vie, par une suite de l’explosion ; et l’on a même cité des exemples de cette action, pour ainsi dire, cachée de la foudre. Milord Mahon, savant physicien anglais, qui, dans son Traité d’Électricité, s’est beau-