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DE PHYSIQUE.

4. La manière dont l’étendue d’un corps est bornée en tous sens, détermine la figure de ce corps ; et l’on peut dire que les figures des corps varient à l’infini, à ne considérer la chose qu’en général, et en réunissant toutes les nuances que peut offrir le tableau de la nature. Mais ces nuances ne font que modifier plus ou moins légèrement les ressemblances frappantes qui existent d’ailleurs entre les êtres de chaque espèce, soit parmi les animaux et les végétaux, soit même parmi un grand nombre de corps inorganiques renfermés dans le sein de la terre ; et pour fixer ici principalement notre attention sur ces derniers dont la considération, sous un certain point de vue, est du ressort de la physique, on remarque qu’un grand nombre de ces corps présentent des figures régulières et déterminées, en sorte que leur seul aspect annonce l’action d’une cause soumise à des lois qui ont leur mesure et leurs limites. Ces corps, que l’on a nommés cristaux, sont terminés par des faces planes, et ont beaucoup d’analogie avec les solides que considèrent les géomètres ; et ainsi dans les minéraux, le caractère de la perfection est attaché à la ligne droite ; les formes arrondies sont dues à des espèces de perturbations qu’ont éprouvées les forces qui sollicitoient les molécules à se réunir, tandis que dans les animaux et dans les végétaux, les contours et les arrondissemens tiennent à l’organisation elle-même, et contribuent à la grâce et à l’élégance des formes.

5. Les physiciens ont conclu de ces observations que les corps cristallisés sont eux-mêmes composés de particules d’une figure déterminée, et plusieurs d’entre

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