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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

l’air qui occupe le vase plongé ; il s’en élève toujours une certaine quantité qui augmente à mesure que le vase descend à une plus grande profondeur. Mais il est aisé de voir que cette ascension provient de ce que l’air étant un fluide compressible, son volume se resserre dans un plus petit espace, par l’effet de la compression que l’eau environnante exerce sur lui de toutes parts, en vertu de son poids. Nous devons prévenir ici une difficulté qui paroît résulter de ce que, quand on a mêlé certains corps, le volume du mélange est moindre que la somme des volumes pris séparément. C’est ce qui arrive, par exemple, lorsqu’on mêle à parties égales de l’alkohol avec de l’eau ; c’est ce qui a lieu encore lorsqu’on allie par la fusion le cuivre avec le zinc, pour former le métal composé, que l’on appelle cuivre jaune, ou laiton. On observe qu’alors la densité du mélange est augmentée d’environ un dixième. Cette pénétration apparente provient de ce que les molécules des deux corps, en vertu de leurs figures particulières, se rapprochent en général davantage que dans les deux corps pris séparément. Il en résulte dans la figure des pores, un changement qui diminue l’espace égal à la somme de ces pores ; au contraire, dans l’alliage de l’argent et du cuivre, il se fait une sorte de raréfaction, en sorte que le volume du mélange est un peu plus grand que la somme des volumes des deux corps, avant la fusion.