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DE PHYSIQUE.

3. De la Divisibilité.


13. Le mot de divisibilité restreint à sa simple signification, ne présente rien qui ne soit parfaitement connu, puisque tous les corps ont des parties que l’on conçoit aisément comme étant séparables les unes des autres. Mais la matière est-elle réellement divisible à l’infini, en sorte que sa division n’admette aucunes bornes possibles ? ou bien est-elle composée, en dernier résultat, de molécules indivisibles, et que l’on doive regarder comme simples ? Nouvelle source de discussions interminables entre les partisans des deux opinions, où l’esprit humain a exercé toute sa subtilité pour trouver des argumens en faveur de chacune, et des difficultés contre l’autre : après avoir beaucoup disputé, beaucoup écrit, le tout au sujet d’un atome, on n’en a pas été plus avancé, et la solution de la question elle-même n’auroit pas fait faire à la science un pas de plus. On a banni de la physique, toutes ces questions stériles pour le progrès de nos connoissances. Au lieu de chercher si les corps pouvoient être divisés à l’infini, on les a analysés autant qu’ils pouvoient l’être, et on a tiré de ces analyses, des connoissances qui ont répandu la lumière sur des faits regardés auparavant comme inexplicables. On a vu sagement que les bornes de l’expérience et de l’observation sont pour nous celles de la nature elle-même.

14. Ce qu’il y a de certain par rapport à la division des corps, c’est qu’il en résulte des parties séparées les