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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

extrême ténuité, et les mettre par la pensée à la suite l’une de l’autre. De plus, la largeur de la lame étant d’environ ¼ de millimètre ou ⅑ de ligne, on peut supposer cette largeur divisée en deux, et ainsi la quantité d’or employée, équivaut à quatre lames dont chacune seroit longue de 444 mille mètres. Maintenant si l’on conçoit que chacun des millimètres renfermés dans cette longueur soit divisé en huit, on aura plus de 14 billions de parties visibles dans une petite masse d’or du poids de 3 décagrammes, et qui équivaut à un cube d’or dont le côté n’auroit pas 12 millimètres ou 5 lignes ⅓ de longueur.

Cette prodigieuse extension dont l’or est susceptible, dépend de sa ductilité jointe à sa grande densité ; deux qualités également précieuses pour les arts dont le but est d’appliquer ce métal sur la surface du bois, du cuivre et autres matières auxquelles il sert à la fois d’abri et d’ornement.

16. Ajoutons un exemple tiré de la substance pierreuse qui porte le nom de mica, et qui se prête avec une grande facilité à l’opération que nous avons appelée division mécanique. Nous sommes parvenus à détacher de la substance dont il s’agit une lame qui, au lieu de la couleur jaunâtre naturelle à la pierre, réfléchissoit le beau bleu, ce qui étoit l’indice d’un extrême degré de ténuité, comme nous l’expliquerons en parlant de la lumière. Ayant calculé l’épaisseur de cette lame d’après une règle indiquée par Newton, et que nous ferons également connoître, nous l’avons trouvée égale à 43 millionièmes de millimètre, ou environ 1,6 millionième de pouce, ce qui