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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

La balance destinée pour les recherches de ce genre, se nomme balance hydrostatique. Le corps sur lequel on opère est suspendu par un crin, à un petit crochet fixé sous l’un des bassins, ce qui procure la facilité de plonger ce corps dans l’eau pour l’y peser.

58. Pour que les expériences deviennent comparables, il est nécessaire que le liquide soit toujours le même, relativement à sa nature et à sa densité. On prend pour cet effet de l’eau distillée, ou, à son défaut, de l’eau de pluie, qui a sensiblement le même degré de pureté, et l’on emploie cette eau à une température donnée. Brisson, à qui nous devons une table des pesanteurs spécifiques des corps, plus étendue que toutes celles qui avoient paru jusqu’alors, a adopté la température de 14d. du thermomètre divisé en 80 parties, qui répond à 17d. 5 du thermomètre centigrade, comme moyenne dans notre climat.

Il est plus naturel de représenter par l’unité la pesanteur spécifique de l’eau, qui est le terme de comparaison auquel on rapporte les pesanteurs spécifiques des autres corps, que de la désigner par 1 000 ou par 10 000, ainsi qu’on le fait ordinairement. Du reste, le calcul est le même, excepté que l’on a communément une fraction décimale dans le résultat.

59. Rendons sensible, par un exemple, la marche qui doit être suivie dans la détermination de la pesanteur spécifique d’un corps. Supposons qu’une masse d’or pèse 6 décagrammes dans l’air, et que son poids, dans l’eau, ne soit plus que de 5 688 centigrammes, retranchant ce second poids de 6 décagrammes ou 6 000 centigrammes qui représentent le premier poids,